L’application Aqara Home offre une interface claire et puissante pour créer des automatisations complexes, structurées autour de la logique : Quand, Si, Alors.
Un schéma bien connu des utilisateurs de domotique, mais ici, Aqara le rend accessible avec une simplicité remarquable.
Concentrons-nous aujourd’hui sur un point clé : comment les rendre visibles dans Apple HomeKit ou Home Assistant, Homey Pro et Google Home ?
Une limite importante à connaître
Même si Aqara est compatible avec Matter, il n’est pas possible de pousser directement une automatisation vers HomeKit ou Home Assistant. En clair : vos automatisations créées dans l’application Aqara ne sont pas « exportables » ni « référencées » automatiquement dans les autres écosystèmes. Mais tout n’est pas perdu : il existe une astuce.
La solution : passer par une scène
La scène Aqara agit comme un pont. Elle permet de regrouper plusieurs actions, d’appeler des automatisations, et surtout, d’être partagée via Matter avec d’autres plateformes.
Prenons un exemple concret : vous avez ajouté dans Aqara un thermostat EVE Thermo, intégré grâce à Matter. Une automatisation règle la température du bureau à 18 °C le matin. Si vous souhaitez exécuter cette logique depuis HomeKit ou Home Assistant, il suffit de :
Créer une scène Aqara (par exemple « Chauffage Bureau 18 °C »).
Y ajouter votre automatisation comme action principale.
Publier la scène via Matter, grâce à la synchronisation proposée dans l’application.
Une fois synchronisée, cette scène apparaîtra comme un interrupteur virtuel dans HomeKit ou Home Assistant. En un clic (ou via Siri, Alexa ou une automatisation HA), vous pourrez activer la scène et déclencher l’automatisation.
Exemple concret : thermostat EVE Thermo réglé à 18 °C dans le bureau via une scène synchronisée.
Étape par étape : créer une scène dans Aqara Home
Dans l’application, allez dans Automatismes → + → Ajouter une scène
Appuyez sur Ajouter Action, puis sélectionnez Accessoires → Bureau – Eve Thermo
Choisissez Régler sur Chauffage, puis sélectionnez la température 18 °C
Activez Heure d’activation, définissez une heure (ex. 08:08) et sélectionnez Chaque jour
Donnez un nom à la scène (par exemple « Bureau à 18 °C ») et choisissez une icône
Enregistrez la scène : elle apparaît maintenant dans l’onglet Scènes
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Et maintenant comment « synchroniser les scenes avec MATTER ».
Synchroniser la scène Aqara avec HomeKit / Home Assistant
Pour que la scène soit visible dans les autres écosystèmes :
Rendez-vous dans Profil → Se connecter aux écosystèmes
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Choisissez l’intégration Matter
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Accédez à Synchronisation de la scène et du signal
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Cliquez sur Ajouter une synchronisation
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Appuyez sur Début pour lancer la publication de la scène dans Matter
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Une fois la scène synchronisée, elle apparaît comme interrupteur virtuel dans HomeKit, Homey Pro et Google Home et Home Assistant.
Dans Homekit :
Dans Homey Pro :
Dans Home Assistant :
Un fonctionnement pratique mais imparfait
Soyons clairs : cette méthode fonctionne, mais elle reste un contournement. Les scènes Aqara se comportent comme des boutons virtuels, et non comme des automatismes complets.
Vous ne profiterez donc pas de la même souplesse que dans une automatisation native Home Assistant ou HomeKit.
En revanche, Aqara offre des conditions avancées (état d’un capteur, plage horaire, présence, luminosité, etc.) bien plus riches que celles disponibles dans HomeKit, et parfois plus simples à configurer que dans Home Assistant.
En conclusion
Si votre objectif est d’unifier votre domotique, je vous recommande de :
Créer vos automatisations globales directement dans Home Assistant ou Homey Pro, pour la puissance et la flexibilité.
Utiliser HomeKit pour les scénarios simples, intuitifs et rapides.
Exploiter Aqara Home pour ses automatisations locales et sa fiabilité Zigbee/Thread.
Matter facilite déjà une grande partie de la synchronisation entre ces mondes. Mais pour l’instant, il faut encore composer avec ces passerelles entre écosystèmes, un compromis technique qui, heureusement, devrait s’affiner avec les prochaines mises à jour d’Aqara et d’Apple.
Bonne automatisation.
Vous avez une question, une idée ou une remarque ? N’hésitez pas ! ✉️ henrido@hdrapin.com
Dans le domaine de la domotique, pouvoir contrôler ses objets connectés depuis plusieurs plateformes simultanémentest un atout majeur. Imaginez piloter la même ampoule ou le même capteur à la fois via Apple HomeKit, Google Home, Amazon Alexa, Home Assistant ou Homey.
Ce billet s’adresse examine les principaux protocoles multiplateformes en comparant leur compatibilité avec des écosystèmes populaires tels que Apple HomeKit, Google Home,Home Assistant, Homey et Tuya Smart Life.
Nous passerons en revue les protocoles Matter, Zigbee, Z-Wave, Tuya (cloud) et les intégrations via API Web (ex : Philips Hue, Shelly, Sonoff), en expliquant pour chacun comment ils peuvent (ou non) s’intégrer à plusieurs systèmes en parallèle.
Matter : un nouveau standard nativement multiplateforme
Le protocole Matter est le petit nouveau prometteur de la domotique. Conçu dès le départ pour l’interopérabilité, Matter permet à un même accessoire d’être intégré en parallèle sur plusieurs plateformes.
En pratique, un dispositif compatible Matter (une prise connectée, une ampoule, un capteur, etc.) peut être ajouté simultanément à Apple HomeKit, Google Home, Amazon Alexa, Samsung SmartThings, Home Assistant, Homey, et plus encore. Cette capacité, appelée multi-admin dans la spécification, autorise jusqu’à cinq contrôleurs différents à gérer le même appareil Matter en même temps. Par exemple, une ampoule Matter peut être vue et commandée via l’app Maison d’Apple et apparaître aussi dans l’application Homey ou Home Assistant, sans double appairage – chaque plateforme la reconnaît nativement.
Matter atteint cette magie grâce à une normalisation des communications (basée sur IP, en utilisant Wi-Fi ou Thread) et une approche 100 % locale pour les fonctions standard. Ainsi, toutes les intégrations Matter fonctionnent en local, ce qui réduit la latence et évite la dépendance à Internet pour le contrôle de base. Chaque écosystème (Apple, Google, Amazon…) peut ajouter le périphérique Matter à son interface en scannant un code unique, sans avoir à passer par un cloud propriétaire. Cette ouverture se traduit par une expérience très flexible pour l’utilisateur. Avantage : plus besoin de choisir un camp, vos objets Matter peuvent figurer dans toutes vos applications préférées en même temps.
Il faut noter que Matter est encore jeune et l’expérience réelle peut varier selon les marques et mises à jour. Sur le papier tout est interconnecté, mais en pratique certaines combinaisons restent perfectibles (bugs d’appariement multi-contrôleurs, fonctions non supportées uniformément, etc.). Malgré ces débuts parfois hésitants, Matter représente une avancée majeure vers la maison connectée unifiée. Si vous recherchez la multiplateforme native, c’est clairement le protocole à privilégier dans les années à venir.
Zigbee : un protocole mature, ouvert mais à hub unique (sauf bricolage)
Zigbee est un protocole sans fil bien établi (depuis 2005) qui crée un réseau maillé local entre vos appareils (ampoules, capteurs, etc.). Il est prisé pour sa fiabilité et son indépendance vis-à-vis du Wi-Fi. Cependant, un appareil Zigbee est généralement lié à une seule passerelle (hub) à la fois. Concrètement, chaque réseau Zigbee est piloté par un coordinateur unique, et un capteur Zigbee ne peut rejoindre qu’un seul réseau/hub – on ne peut pas le contrôler directement depuis deux hubs Zigbee concurrents simultanément. Par exemple, si vous associez un capteur d’ouverture Aqara à la passerelle Aqara officielle, il ne pourra pas être simultanément appairé à un hub Zigbee différent (Hue, SmartThings, Homey, etc.) sans le dissocier d’abord. Cela limite la multi-intégration native d’un même périphérique Zigbee sur plusieurs plateformes.
En revanche, Zigbee reste interopérable entre marques sur un même hub (un coordinateur Zigbee universel peut gérer des modules de différentes marques). De plus, de nombreux ponts domotiques intègrent Zigbee : Homey Pro possède une puce Zigbee, tout comme certains assistants vocaux (les Amazon Echo avec hub Zigbee intégré) ou encore le pont Philips Hue. Mais dans tous les cas, l’appareil Zigbee n’est contrôlé que par son coordinateur, qui ensuite peut éventuellement exposer l’appareil aux autres écosystèmes via des intégrations logicielles.
Comment rendre un réseau Zigbee accessible à plusieurs plateformes en parallèle malgré cette contrainte ? La solution pour les bidouilleurs s’appelle Zigbee2MQTT. Ce projet open-source consiste à connecter un dongle Zigbee à un serveur (par ex. un Raspberry Pi) qui va faire office de coordinateur universel, et publier tous les appareils Zigbee sur un bus MQTT. Grâce à cela, plusieurs systèmes peuvent exploiter simultanément les mêmes appareils Zigbee via MQTT.
Par exemple, un utilisateur a pu connecter tous ses Homey et Home Assistant au même réseau Zigbee géré par Zigbee2MQTT. Home Assistant dispose d’une intégration native MQTT (et Zigbee2MQTT est même proposé en add-on), tandis qu’un Homey peut, via une app tierce, récupérer les informations du broker MQTT. On pourrait ainsi imaginer un capteur de mouvement Zigbee commun dont les données alimentent à la fois des automatisations dans Home Assistant et des flows dans Homey, simultanément.
Il faut souligner que cette approche multi-plateforme pour Zigbee reste partielle et technique. Zigbee2MQTT demande quelques compétences (installation d’un broker MQTT, configuration des appareils). De plus, toutes les fonctionnalités des appareils ne sont pas toujours exposées proprement sur chaque plateforme (chaque système doit interpréter les messages MQTT). Malgré tout, cela démontre que Zigbee, pourtant conçu pour un seul hub, peut être détourné pour du multi-contrôleur.
En résumé, Zigbee est multi-marque mais pas vraiment multi-plateforme d’origine. Vous choisirez généralement un hub principal (Home Assistant, Homey, Jeedom, etc.) pour y associer vos capteurs Zigbee. Ce hub pourra ensuite partager ces appareils à d’autres écosystèmes via des passerelles logicielles (ex : plugin HomeKit dans Home Assistant, skill Alexa, etc.), mais l’appareil lui-même reste attaché à un coordinateur unique. L’avantage de Zigbee est sa robustesse locale et l’abondance d’appareils compatibles abordables.
La contrepartie est une légère fermeture du réseau (un périphérique = un hub). Heureusement, des outils comme Zigbee2MQTT redonnent de la souplesse aux utilisateurs avancés en rendant les appareils Zigbee accessibles dans plusieurs environnements.
Z-Wave : un protocole fiable mais généralement limité à un seul contrôleur
Le Z-Wave est un autre protocole sans fil maillé très présent en domotique, notamment pour les capteurs de sécurité, serrures connectées, etc. Il fonctionne sur des fréquences radio spécifiques avec un maillage robuste et une portée souvent supérieure à Zigbee. Cependant, Z-Wave est encore plus strict que Zigbee sur le multi-contrôleur. Dans un réseau Z-Wave, il existe un contrôleur primaire (votre box domotique, clé USB Z-Wave, etc.) qui inclut les appareils et gère le réseau. Il est possible d’ajouter un contrôleur secondaire sur le même réseau, mais un seul reste le maître pour les inclusions/exclusions et pour recevoir directement l’état des appareils. Certains dispositifs Z-Wave reportent leur statut vers plusieurs contrôleurs à la fois, mais ce n’est pas le cas de tous. En pratique, utiliser deux hubs simultanément sur un réseau Z-Wave est complexe et souvent déconseillé : « on peut le faire… mais cela introduit plus de problèmes que de solutions » d’après l’expérience d’utilisateurs chevronnés.
En clair, un module Z-Wave ne peut appartenir qu’à un seul réseau à la fois, tout comme pour Zigbee. Si vous essayez d’associer par exemple un détecteur Z-Wave Fibaro à deux box domotiques séparées, l’une des deux finira par perdre l’appareil. La seule configuration multi-plateforme envisageable serait de configurer un contrôleur secondaire en mode lecture (sans doute un cas d’usage de redondance ou de migration), mais les plateformes grand public n’offrent quasiment pas ce genre de fonctionnalité de nos jours.
Comment alors intégrer du Z-Wave sur plusieurs écosystèmes ? La méthode consiste, là encore, à choisir un contrôleur principal pour inclure vos modules Z-Wave (exemple : Home Assistant avec une clé Z-Wave, ou Homey Pro avec son antenne Z-Wave intégrée). Ensuite, utilisez des intégrations logicielles pour faire remonter ces appareils dans d’autres plateformes : par exemple, Home Assistant peut exposer ses appareils Z-Wave à HomeKit via l’intégration HomeKit Controller, ou à Alexa/Google via Nabucasa (ou un Bridge MQTT vers Homey, etc.). Mais on reste dans une logique où un seul système pilote réellement le réseau Z-Wave, les autres n’étant que des interfaces connectées par-dessus.
Avantage de Z-Wave : c’est un protocole éprouvé, avec une portée radio souvent meilleure en intérieur et des communications sécurisées (S2) très fiables pour la sécurité. Inconvénient : c’est sans doute le moins flexible pour le multi-plateforme simultané. Il existe peu ou pas de passerelles ouvertes type « Z-Wave2MQTT » (bien qu’un projet ZWave2MQTT existe, il est plus utilisé pour exposer Z-Wave dans MQTT/HA plutôt que pour partager entre deux hubs concurrents).
En résumé, si votre installation inclut du Z-Wave, prévoyez d’élire un hub principal qui sera le cerveau Z-Wave, et connectez éventuellement les autres plateformes via ce cerveau. Contrairement à Matter ou aux API ouvertes, le Z-Wave lui-même ne vous permettra pas de contrôle parallèle natif. On est dans un écosystème plus fermé, où il faut parfois accepter de ne contrôler un appareil qu’à travers une interface principale (ou avoir des doublons d’appareils pour différents systèmes, ce qu’on cherche justement à éviter).
Tuya (cloud) : une compatibilité multi-plateforme via le cloud, mais attention à la latence
Tuya n’est pas un protocole radio unique, mais une plateforme IoT globale très répandue, englobant des appareils Wi-Fi, Zigbee, Bluetooth, etc., fournis par de nombreux fabricants sous diverses marques. Lorsqu’on parle d’« appareils Tuya », on fait souvent référence aux produits pilotés par l’application Tuya Smart Life et le cloud Tuya.
L’intérêt de Tuya, c’est son approche « prête à l’emploi » avec le cloud : vous pouvez lier votre compte Tuya à plusieurs écosystèmes grand public sans effort. Par exemple, les appareils ajoutés dans l’app Tuya/Smart Life peuvent être synchronisés avec Google Home ou Amazon Alexa en connectant les comptes (skill/action Tuya).
Ainsi, une prise Wi-Fi Tuya pourra être commandée à la voix via Alexa et aussi via l’app Tuya sur votre smartphone. De même, Tuya propose une intégration officielle pour Home Assistant – sous forme d’API cloud – permettant de faire remonter tous vos appareils Tuya dans Home Assistant en lecture/commande. Idem pour Homey : un app Tuya Cloud existe, utilisant l’API Tuya pour contrôler vos objets. Sur le papier, le multi-plateforme est donc assuré : le même appareil peut être vu dans l’app Tuya, dans Home Assistant et sur un Google Nest Hub, par exemple.
La contrepartie de cette approche est que tout transite par le cloud Tuya. Cela entraîne deux limitations principales : la latence et la dépendance à Internet. En effet, lorsque vous allumez une lampe Tuya depuis Home Assistant (officiellement), la commande part de votre serveur local vers les serveurs Tuya, puis redescend à l’appareil – ce va-et-vient peut introduire un délai de l’ordre de 1 à 2 secondes (voire plus en cas de ralentissement) au lieu d’une réaction instantanée. De nombreux utilisateurs constatent ainsi un délai de 10 à 30 secondes dans Home Assistant pour les actions Tuya lorsque le cloud est encombré ou qu’une mise à jour a modifié le comportement.
Par comparaison, la même ampoule commandée via l’app Tuya officielle ou Alexa (qui utilisent aussi le cloud mais de façon optimisée) peut répondre plus vite, ce qui indique parfois un goulot d’étranglement du côté de l’intégration tierce. Le second problème est la dépendance réseau : si votre connexion Internet tombe ou si les serveurs Tuya sont indisponibles, vos appareils ne répondent plus dans Home Assistant ou Homey. Pour de la lumière d’ambiance ce n’est pas dramatique, mais pour une alarme ou un chauffage c’est plus gênant.
Heureusement, la communauté domotique a développé des alternatives locales pour tirer parti du matériel Tuya sanspasser par le cloud. Par exemple, l’extension custom LocalTuya sur Home Assistant permet de contrôler les périphériques Tuya en local sur votre réseau, en récupérant la clé d’appareil et en communiquant directement en LAN avec l’appareil. Résultat : les commandes deviennent instantanées et fonctionnent même hors-ligne.
Il faut un peu de configuration (récupérer les identifiants API via le portail Tuya IoT, etc.), mais c’est une solution précieuse pour rendre vos équipements Tuya multi-plateformes localement. Une autre option plus radicale est de flasher vos modules Tuya (s’ils sont basés sur des puces ESP8266/ESP32) avec un firmware alternatif comme Tasmota ou ESPHome. Cela les détache du cloud Tuya et vous pouvez alors les intégrer localement via MQTT ou APIs ouvertes – au prix de perdre l’usage de l’app Tuya. Un membre du forum Home Assistant rappelle d’ailleurs que « le seul moyen d’éliminer la latence est de flasher en local ».
En résumé, Tuya cloud offre une compatibilité multi-écosystèmes facile, idéale pour débuter (tout marche via des liens de comptes vers Alexa, Google, SmartThings, etc.). Vous trouverez rarement moins cher et plus simple que des prises ou ampoules Wi-Fi Tuya pour peupler votre maison connectée. Toutefois, cette facilité a un coût en performance et en dépendance.
Nos conseils : pour les appareils de faible criticité (lumières d’ambiance, prises secondaires), l’intégration cloud peut suffire. Pour des éléments importants ou qui doivent réagir rapidement (détection, contrôle chauffage), envisagez l’approche LocalTuya ou flash.
À terme, notez que Tuya a annoncé le support de Matter sur ses nouvelles gammes. Cela signifie que certains appareils Tuya à venir pourront être jumelés directement via Matter sur HomeKit, Alexa, etc., sans cloud intermédiaire – une évolution très positive combinant le meilleur des deux mondes. En attendant, la plateforme Tuya reste un acteur multi-plateforme central grâce à son cloud, à manier en connaissance de cause (latence, cloud) ou à détourner en local pour les plus bricoleurs.
Intégrations via API Web : l’ouverture au service de la multi-compatibilité (Hue, Shelly, Sonoff…)
Au-delà des protocoles spécifiques, de nombreux produits propriétaires deviennent multiplateformes grâce à des API ouvertes ou semi-ouvertes. Ici, l’idée est que l’appareil ou son hub expose une interface (souvent une API HTTP locale, parfois un protocole réseau) permettant à plusieurs systèmes de le piloter en parallèle.
Cette catégorie inclut par exemple : Philips Hue, Shelly, Sonoff, et bien d’autres. Chaque cas est un peu différent, mais tous partagent un point commun : ils offrent aux développeurs les moyens d’interfacer l’appareil, ce qui a permis la création d’intégrations pour quasiment toutes les plateformes domotiques.
– Philips Hue (ampoules Zigbee + pont Ethernet) est un excellent exemple. Le pont Hue utilise Zigbee en interne, mais expose sur votre réseau local une API REST standardisée. De plus, Philips a rendu son pont Hue v2 compatible Apple HomeKit dès 2015. Concrètement, cela signifie que vos ampoules Hue peuvent être contrôlées via plusieurs écosystèmes à la fois : l’application Hue d’origine, l’app Maison d’Apple (via HomeKit), les assistants Alexa et Google Home (via la skill Hue ou la détection locale), et des plateformes comme Home Assistant ou Homey via l’API ouverte du pont Hue.
Tout cela, simultanément et sans conflit. Par exemple, si vous allumez une lampe Hue par Siri, Home Assistant le verra immédiatement car il interroge le pont Hue local qui a l’info, et vous pourrez l’éteindre depuis l’interface Home Assistant ensuite – le pont sert de carrefour commun.
Hue illustre à merveille l’avantage d’une API ouverte : tant que le pont est là pour faire le lien, n’importe quel système peut venir lire/écrire l’état des lampes (avec autorisation). On obtient donc une solution multi-plateforme fluide, sans avoir à appairer les ampoules séparément à chaque système (elles ne sont appairées qu’au pont Hue, qui lui est “multi-connected” aux plateformes).
– Shelly (modules relais, capteurs Wi-Fi) adopte une philosophie similaire. Les appareils Shelly se connectent en Wi-Fi à votre réseau local et peuvent être contrôlés directement par des requêtes HTTP ou MQTT. Ils fonctionnent en Cloud optional – c’est-à-dire qu’on peut les utiliser avec le cloud Shelly et l’appli Shelly Cloud ou les piloter entièrement en LAN local.
Mieux, on peut faire les deux en parallèle : par défaut, un module Shelly accepte les commandes de l’appli cloud et écoute sur son API locale. Un utilisateur décrit par exemple que sur les Shelly de 1ère génération, tant qu’on n’active pas le mode MQTT, on peut les contrôler via l’appli et via l’API locale en même temps.
Le résultat ? Vos modules Shelly peuvent être intégrés en même temps sur Home Assistant (découverte automatique intégration Shelly), sur Homey (via l’app Shelly qui utilise l’API locale), et sur Alexa/Google (via la skill Shelly Cloud si désiré). Chaque plateforme y voit un avantage : Home Assistant obtient un contrôle local rapide, Homey aussi, tandis que vous conservez l’accès vocal ou à distance via le cloud Shelly si souhaité.
Cette convergence des canaux est rendue possible parce que Shelly a fait l’effort de documenter son API et de laisser ses appareils ouverts aux requêtes tierces. Pour l’utilisateur, c’est extrêmement motivant : on peut mixer les usages (automatisations locales et contrôle vocal cloud) sans craindre de perdre la main sur l’appareil.
– Sonoff (interrupteurs et prises Wi-Fi à bas coût) était historiquement plus fermé (cloud eWeLink obligatoire), mais a évolué sous la pression de la communauté. Désormais, certains modèles Sonoff offrent un mode DIY ou LAN qui ouvre une API locale. Par exemple, les Sonoff Basic R3, RFR3 et Mini peuvent être passés en DIY mode, permettant de les contrôler via des requêtes HTTP sur le réseau local (ou de les flasher facilement).
Même sans aller jusque-là, des développeurs ont réussi à exploiter un mode LAN caché dans le firmware eWeLink : un composant Home Assistant non officiel a montré qu’il était possible d’obtenir un contrôle local complet d’un Sonoff sous firmware d’origine, sans flash, en activant ce LAN mode. Cela signifie que vos relais Sonoff peuvent, comme les Shelly, être intégrés localement dans Home Assistant ou Homey, tout en restant disponibles dans l’appli eWeLink et Alexa.
Là encore, plusieurs systèmes peuvent piloter le même appareil. À noter que Itead (fabricant de Sonoff) propose également des API cloud pour les développeurs (accès via token), ce qui a permis par exemple une intégration officielle eWeLink dans Home Assistant en mode cloud (similaire à Tuya). Mais l’existence d’un chemin local est un vrai plus pour la réactivité et l’indépendance.
– Autres exemples : les caméras compatibles ONVIF ou RTSP qu’on peut visualiser dans plusieurs applications simultanément, les appareils HTTP API (ex : prises Meross en LAN HTTP + HomeKit), les objets DIY sous ESPHome (intégrables partout via MQTT/HomeKit/Home Assistant), etc. Chaque fois qu’un fabricant fournit une API ou une documentation pour interagir avec son produit, la communauté s’empresse de créer des plugins vers divers hubs. Cela aboutit à un écosystème où l’appareil n’est plus “prisonnier” de son application d’origine mais devient citoyen de votre maison connectée globale.
Avantages des intégrations via API ouverte : elles offrent souvent le meilleur des deux mondes – la fiabilité du local et la souplesse du multiplateforme. Vous pouvez conserver les applications officielles (souvent nécessaires pour les mises à jour firmware par exemple) tout en agrégeant le contrôle dans une interface unifiée de votre choix (Home Assistant, Homey, etc.).
De plus, ces intégrations parallèles sont généralement transparentes pour l’utilisateur : si vous actionnez l’appareil via HomeKit, l’état se mettra à jour dans Home Assistant, et vice versa, car tout interroge la même source (le pont Hue, le module lui-même, etc.).
La limite peut être la complexité initiale : il faut parfois configurer une clé API, autoriser l’accès développeur, ou installer un plugin communautaire. Cependant, pour la plupart des systèmes populaires, les intégrations existent déjà (ex : plugin Hue officiel, intégration Shelly officielle, etc.).
Au final, miser sur des appareils à API ouverte, c’est s’assurer une compatibilité multi-plateforme pérenne. Même si la marque cesse de les supporter, la communauté peut reprendre le flambeau grâce à l’API documentée. C’est donc un choix judicieux et motivant pour qui veut une maison connectée flexible.
Tableau comparatif des compatibilités
Pour récapituler, voici un tableau comparatif des principaux protocoles et de leur compatibilité avec quelques plateformes domotiques phares (Apple HomeKit, Home Assistant, Homey et l’écosystème Tuya).
Ce tableau indique si, et comment, chaque protocole peut être intégré à ces plateformes. Il aide à visualiser rapidement le niveau de multi-compatibilité de chaque solution :
Protocole
Apple HomeKit (iOS)
Home Assistant
Homey (hub Athom)
Plateforme Tuya(Smart Life)
Matter
Oui (prise en charge native Matter)
Oui (intégration Matter officielle)
Oui (Homey Pro supporte Matter)
Oui (passerelles Tuya compatibles Matter)
Zigbee
Partiel (via ponts compatibles HomeKit, ex: Hue)
Oui (via dongle Zigbee, ZHA ou Zigbee2MQTT)
Oui (radio Zigbee intégrée)
Oui (via passerelle Tuya Zigbee)
Z-Wave
Non (pas de support HomeKit natif)
Oui (via contrôleur USB Z-Wave)
Oui (radio Z-Wave intégrée)
Non (Tuya ne supporte pas Z-Wave)
Tuya (cloud)
Non (sauf via Matter ou ponts tiers type Homebridge)
Oui (intégration officielle via cloud Tuya)
Oui (app Tuya Cloud sur Homey)
Oui (natif via app Tuya Smart Life)
API Web (Hue, Shelly, …)
Partiel (Hue: oui via pont v2; autres via plugins)
Oui (intégrations disponibles pour Hue, Shelly, Sonoff…)
Oui (apps dédiées utilisant l’API locale)
Non (pas d’intégration directe dans Tuya)
Légende :Oui = support natif ou direct. Partiel = possible avec conditions (ponts tiers, plugins). Non = pas de compatibilité directe connue. (Hue: oui via pont v2…) indique une note spécifique à un exemple.
Ce tableau montre, par exemple, que Matter obtient un “Oui” partout – reflétant son ambition universelle. Zigbee et Z-Wave requièrent des passerelles pour HomeKit, et sont inexistants côté Tuya (sauf via du hardware Tuya dédié pour Zigbee).
Tuya cloud s’intègre bien à HA/Homey mais pas du tout à HomeKit sans solution intermédiaire. Enfin, les intégrations API Web varient selon les marques (Hue s’en sort très bien avec HomeKit et tous les hubs; Shelly/Sonoff nécessitent Homebridge pour HomeKit mais fonctionnent localement ailleurs).
Conclusion : recommandations pour une maison vraiment multiplateforme
À la lumière de ces comparatifs, quelle stratégie adopter pour une domotique multiplateforme, fiable et performante ? Voici quelques recommandations professionnelles pour guider vos choix, tout en vous motivant à tirer le meilleur de chaque approche :
Miser sur Matter dès que possible : Si vous débutez ou étendez votre installation, les appareils Matter offrent la promesse la plus simple de compatibilité universelle. Ils vous éviteront bien des casse-têtes d’intégration. Bien sûr, vérifiez que vos plateformes sont à jour (iOS 16+, Homey Pro 2023, Home Assistant avec plugin Matter, etc.). Matter est encore jeune, mais son écosystème s’étoffe rapidement – investir dedans, c’est parier sur l’avenir d’une maison interopérable par design.
Un hub principal pour Zigbee/Z-Wave : Si vous possédez déjà de nombreux modules Zigbee ou Z-Wave, la meilleure approche est d’adopter un hub principal ouvert (par ex. Home Assistant, Homey, Jeedom…) qui centralise ces réseaux, puis d’utiliser des passerelles logicielles pour les autres plateformes. Par exemple, Home Assistant peut rendre vos capteurs Zigbee visibles dans HomeKit (et donc Siri), ou vos serrures Z-Wave pilotables via Alexa, sans que ces appareils quittent le giron de HA. Cela vous donne une solution fiable (toute l’intelligence est locale sur le hub principal) tout en offrant la commodité des interfaces vocales ou mobiles de chaque écosystème. C’est un schéma gagnant : un cerveau central et des “satellites” (HomeKit, Alexa, Google) reliés à lui. Vous évitez ainsi les limitations inhérentes au multi-appairage direct de Zigbee/Z-Wave, tout en profitant de chaque plateforme.
Exploiter les API ouvertes : Lorsque c’est possible, choisir des appareils de marques qui jouent le jeu de l’ouverture (Hue, Shelly, etc.) vous facilitera la vie. Ces produits peuvent être un peu plus chers à l’achat, mais ils vous le rendent en flexibilité. Vos ampoules Hue ou vos relais Shelly pourront évoluer avec votre installation : si demain vous passez de Homey à Home Assistant, ou que vous ajoutez HomeKit dans l’équation, vous n’aurez pas à remplacer le matériel – il suffira de brancher la nouvelle intégration à l’API existante. C’est une approche pérenne et rassurante. De plus, la communauté est très active autour de ces APIs : vous trouverez de l’aide, des guides, et de nouvelles idées d’automatisation en explorant ce que d’autres ont fait (par exemple, des scripts combinant Hue et Shelly via Home Assistant pour des scénarios lumineux innovants).
Tuya : idéal pour débuter, mais pensez local : Les produits Tuya/Smart Life sont attractifs pour leur coût et leur simplicité de mise en route multi-plateforme (surtout avec Alexa/Google). N’hésitez pas à en profiter pour des usages simples. Toutefois, gardez en tête leurs limites. Pour un usage professionnel ou intensif, envisagez à moyen terme de localiser le contrôle de vos principaux appareils Tuya – soit via l’intégration LocalTuya sur Home Assistant, soit en optant pour des modèles Matter à l’avenir. De cette façon, vous combinerez l’économie de ces appareils avec une meilleure fiabilité. En d’autres termes, servez-vous du cloud Tuya comme tremplin, mais ne soyez pas dépendant de lui pour des fonctions critiques.
Surveillez les évolutions : La domotique est un secteur en constante innovation. Restez informé des mises à jour majeures – par exemple, l’ajout du support Matter sur votre plateforme préférée, ou de nouveaux hubs multiprotocoles. Un cas concret : l’écosystème HomeKit d’Apple, autrefois très fermé, s’ouvre avec Matter et avec des ponts comme Aqara ou Hue. De même, Amazon et Google intègrent de plus en plus de contrôles locaux (via Thread, Zigbee intégré aux Echo, etc.). Ces changements vont grandement améliorer la fluidité multiplateforme. En suivant l’actualité (blogs, forums), vous pourrez activer de nouvelles compatibilités dès qu’elles sont disponibles et optimiser votre installation existante.
En conclusion, bâtir une maison connectée multiplateforme est tout à fait réalisable en 2025. Cela demande parfois un peu de planification et de technique, mais les protocoles et solutions présentés ici vous donnent les clés pour y parvenir.
Que vous choisissiez un standard unificateur comme Matter, l’approche hub central + ponts logiciels, ou des appareils à API ouvertes, vous avez désormais une vision claire des avantages et limites de chaque option. Adoptez une stratégie adaptée à vos besoins (fiabilité, budget, facilité) – par exemple combiner Matter pour les nouveaux achats et Zigbee/Z-Wave pour l’existant autour d’un Home Assistant – et vous obtiendrez une installation évolutive, flexible et résiliente.
Le mot de la fin se veut positif 😉 , la domotique multi-plateforme n’est plus réservée aux experts. Avec les bons protocoles et un peu de mise en place, vous pouvez profiter du meilleur de chaque écosystème sans vous enfermer dans un silo.
La compatibilité entre Apple, Google, Amazon, et les hubs DIY s’améliore de jour en jour, et vous êtes aux premières loges de cette révolution de l’interopérabilité. Alors n’hésitez pas à expérimenter, à combiner ces technologies – votre maison intelligente vous remerciera par son confort et sa polyvalence !
Qui n’a jamais imaginé que les lumières d’une pièce s’allument automatiquement dès qu’on y pénètre, que les lampes extérieures s’illuminent au coucher du soleil, ou même que la température d’une pièce s’ajuste en fonction de notre présence ? C’est en quelque sorte le rêve incarné par la maison domotique. Une automatisation qui fait aujourd’hui plus qu’hier sens, notamment avec le coût croissant des énergies.
Apple, loin de rester en retrait, s’engage résolument dans ce domaine et se distingue par son ouverture. La société a adopté avec enthousiasme les normes Thread et Matter, apparaissant ainsi comme l’un des acteurs majeurs dans ce domaine en constante évolution. Des rumeurs circulent également, laissant entendre qu’Apple réserve quelques surprises dans le domaine de la domotique pour l’année 2024.
Tout débute par une subtile distinction :
Il est essentiel de ne pas confondre HomeKit avec l’application Maison. HomeKit représente ce que l’on désigne communément comme un Framework, un ensemble de fonctions dédié à la gestion de la domotique dans l’écosystème Apple.
D’un autre côté, l’application Maison se présente comme une interface semblable à Hue, permettant de piloter HomeKit. Il est important de souligner que Maison n’est pas l’unique application disponible, et dans certains cas, elle peut même être surpassée.
Historiquement, l’application EVE HOME a toujours affiché une longueur d’avance sur Maison, proposant des automatisations qui pourront être plus complexes et fournissant des informations plus détaillées sur les accessoires.
Bref historique de l’évolution de la domotique chez Apple :
2014 : Introduction du Hub HomeKit avec l’application Maison, comprenant le pont HomeKit, le Wi-Fi HomeKit et le Bluetooth HomeKit.
2016 : Lancement de la nouvelle application Maison sur iPad, transformant celui-ci en Hub HomeKit.
2017 : Début du HomePod en tant que Hub HomeKit.
2018 : Déploiement de l’application Maison pour Mac.
2019 : Introduction du service HomeKit pour le Cloud, HomeKit pour les routeurs réseau (abandonné ultérieurement), HomeKit dans les smart TV et utilisation de l’Ultra Wideband pour HomeKit.
2020 : Adoption de la norme Thread dans le HomePod Mini.
2021 : Intégration du Thread dans le nouvel Apple TV 4K de 2è génération avec une adoption plus étendue de Thread HomeKit.
2022 : Adoption de la norme MATTER, transformant l’iPod Mini et l’Apple TV 4K en Hubs/border MATTER, accompagnée d’une nouvelle interface dans l’application Maison.
2023 : Intégration du Thread dans les iPhone Pro 15 et 15 Max et lancement du Nouvel HomePod 2 avec le support de Thread et MATTER.
En observant cette chronologie, il est clair qu’Apple ne cesse d’investir dans la domotique, opérant des améliorations par petites touches, que ce soit par la refonte de l’application Maison, l’évolution de HomeKit, ou encore le lancement de nouveaux matériels. La maison connectée d’Apple est aujourd’hui une réalité, intégrant une multitude de dispositifs qui interagissent harmonieusement pour offrir une expérience utilisateur fluide et intuitive. On peut s’attendre à de nouvelles surprises en 2024, notamment avec l’introduction possible de nouveaux produits et fonctionnalités qui pourraient encore améliorer l’écosystème domotique d’Apple.
Cependant, tout n’est pas parfait. L’incompatibilité de l’écosystème d’Apple avec d’autres plateformes est un point connu, rendant parfois l’expérience d’utilisation frustrante pour les consommateurs. HomeKit n’aime pas les autres protocoles de domotique : Zigbee, ZigWave, Tuya, etc. Cela signifie que de nombreux utilisateurs qui cherchent à intégrer divers appareils provenant de différents fabricants peuvent rencontrer des problèmes de connectivité ou d’intégration. Et ceci même si le standard Matter propose actuellement une certaine interopérabilité, les attentes ne sont pas toujours satisfaites.
Malheureusement, le standard « ouvert » MATTER déçoit en ne tenant pas toutes les promesses annoncées. Bien qu’il soit applaudi pour son potentiel, de nombreux utilisateurs se heurtent à des limitations dans le fonctionnement avec certains dispositifs, ce qui peut réduire l’attrait initial de cette technologie.
Il est indéniable qu’Apple et Google se positionnent en leaders dans le développement d’un nouvel écosystème domotique autour de ce standard naissant, cherchant à établir des normes qui pourraient unifier différentes marques et appareils. Cependant, les fabricants hésitent encore à suivre de plein pied, craignant un manque de compatibilité et un éparpillement de leurs technologies.
Et surtout, une limitation des plus frustrantes apparaît lorsqu’il s’agit de routines « complexes ». Les utilisateurs souhaitent souvent exécuter des scénarios qui impliquent plusieurs appareils et conditions différentes, mais se trouvent souvent limités par la simplicité des options offertes.
Ce que nous allons explorer dans les sections suivantes, c’est comment ces complications peuvent impacter l’expérience utilisateur et quelles solutions pourraient éventuellement être mises en place pour améliorer la flexibilité et la fonctionnalité dans le cadre des routines domotiques.
Pourquoi automatiser sa domotique avec Apple ?
Quelle est la philosophie sous-jacente à l’automatisation d’Apple ?
Bien que la logique d’automatisation puisse sembler simple, elle n’est pas dénuée de sens. Elle se fonde sur deux concepts clés au sein de HomeKit : les « Causes » et les « Effets ». Une cause déclenche un effet.
Prenons un exemple concret : « La nuit tombe » (cause), donc « Allumer l’éclairage extérieur » (effet). Cette logique, basée sur une cause engendrant un effet, s’applique de manière intuitive dans de nombreux scénarios. D’autres exemples concrets :
Il est 8 :00, jouer la radio sur le HomePod.
La température du bureau est de 17°C, ajuster le thermostat à 18°C.
La dernière personne quitte la maison, éteindre toutes les lumières.
Cette logique peut être déployée de manière pour répondre à divers besoins d’automatisation. Et je pense que vous avez maintenant une compréhension claire de son fonctionnement.
Pour créer une automatisation, rendez-vous dans l’application Maison, accessible sur n’importe quelle plateforme, y compris sur Mac. Dans la colonne de gauche, vous trouverez trois sections : Domicile, Automatisation et Découvrir.
La première section offre une vue des accessoires de votre domicile, la troisième promeut des appareils compatibles HomeKit. La section qui nous intéresse est la seconde. Cliquez dessus, la page de gauche sera vide si vous n’en avez jamais créés. En haut à droite, cliquez sur le bouton « + ».
La fenêtre qui apparaît est divisée en deux parties, avec les événements en haut et des suggestions d’automatisations en bas. La section des événements est la plus pertinente, tandis que la partie inférieure vous permet d’explorer les suggestions d’Apple.
La section « Évènements » représente une série de « Causes ». Il y en a 5, chacune accompagnée d’un exemple. Prenons l’exemple où nous voulons que les lumières s’allument à partir de 20:00 dans le salon. Choisissez l’option numéro 3, intitulée « À une heure précise ».
La dernière option est « Désactiver », un élément crucial pour définir la durée de l’automatisation. Cela évite d’oublier d’éteindre la lumière. L’automatisation apparaîtra dans la liste, notant que vous ne pouvez pas choisir son nom. Voilà pour les bases.
N’oubliez pas que ces possibilités dépendront du nombre d’accessoires domotiques dans votre domicile. Mais globalement cette logique devrait répondre aux besoin de nombreux utilisateurs et Apple l’a bien compris en la mettant en avant.
Comment dépasser cette logique ?
En toute honnêteté, je ne vous ai pas révélé toute les possibilités des automatisations. Apple permet en réalité une logique plus élaborée. Prenons l’exemple suivant : Si un mouvement est détecté dans le bureau (La cause) ET que la luminosité est inférieure à 10 lux (la deuxième « cause »), alors allumez la lumière du bureau. Cela doit vous rappeler quelques souvenir avec le capteur Aqara FP2 ?
Comme vous le constatez, nous dépassons le simple schéma de cause à effet. Cette option, un méconnue, ne se trouve pas aisément dans l’interface de Maison. Voici comment procéder. Prenons un autre exemple : Il est 20:00 (cause), si le salon est éteint (deuxième cause), alors allumez la chambre (effet).
Créez une nouvelle automatisation, attribuez-lui une cause, par exemple à 20:00 tous les jours. Ensuite (et voici le secret), au lieu de choisir une scène ou une pièce, descendez tout en bas de la liste jusqu’à l’option « Convertir en raccourci ». Eh oui, nous passons par les Raccourcis.
Je dois tempérer vos attentes ici, cette interface est malheureusement buguée sur Mac ! Je ne parviens pas à comprendre comment Apple peut fournir une solution aussi instable sur macOS.
Pour terminer cette démonstration, utilisez un iPhone ou un iPad. En général, vous sélectionnerez la boucle « Si », puis l’appareil à tester, et enfin vous indiquerez l’effet souhaité.
Quelques actions dans Raccourcis disponibles pour les automatisations de Maison.
Je ne vais pas vous le cacher, cela fonctionne, mais principalement pour des opérations encore une fois « simples », et je doute qu’Apple souhaite que nous utilisions cette fonction de manière intensive. En effet, le développement de HomeKit semble se concentrer sur des scénarios d’utilisation de base, laissant les utilisateurs avec l’impression qu’une certaine limpidité est de mise. Il est probable qu’une autre approche soit disponible dans les prochaines versions de HomeKit, ce qui pourrait permettre une personnalisation plus poussée et des automatismes plus sophistiqués.
En attendant, vous savez comment complexifier vos automatisations. Cela peut passer par l’intégration de divers accessoires compatibles ou l’utilisation de logiciels tiers qui offrent des possibilités étendues pour la création de règles et de scénarios. Il existe également des forums et des communautés en ligne où les utilisateurs partagent leurs expériences et astuces, ce qui peut enrichir votre compréhension des fonctionnalités et des limites d’HomeKit.
De mon côté, j’ai opté pour une autre solution en choisissant une box domotique plus conviviale : Homey Pro, du moins pour la création de routines plus « complexes ». Cette option m’a permis d’explorer des paramètres de configuration plus avancés et de relier des appareils hétérogènes de manière plus intuitive. Mais cela, c’est une autre histoire. La domotique est un domaine en constante évolution, et il est fascinant de voir comment les nouvelles technologies et mises à jour influencent notre quotidien.
Il y a des produits qui surprennent par l’engouement qu’ils suscitent. C’est le cas de ce petit boitier au nom alambiqué pour nos contrées latines : Vindstyrka. Il m’a fallu être patient et plusieurs passages chez Ikea pour mettre la main sur cet accessoire.
Le fabricant suédois développe depuis quelques années une gamme de périphériques intelligents, incluant des luminaires (ampoules, LED, bandeaux lumineux), des enceintes (en collaboration avec Sonos) et diverses télécommandes. Leur rapport qualité/prix est souvent imbattable, et je vous en parle régulièrement dans ces pages.
Compatibilité domotique chez Ikea
En 2023, Ikea a remplacé sa box domotique par un modèle plus moderne, tout en conservant la compatibilité avec l’ancien. Pour le moment, les accessoires Ikea ne sont pas compatibles avec la norme Matter et utilisent le protocole Zigbee. Toutefois, tous ces produits fonctionnent avec HomeKit, grâce au hub Ikea qui joue le rôle de pont entre les accessoires et l’écosystème Apple.
Vindriktning : le précédent modèle
L’analyseur d’air Vindriktning d’Ikea, vendu à 9,99 euros, a connu un grand succès. Ce petit boitier, muni d’une LED, indiquait la qualité de l’air. Il a équipé de nombreuses chambres d’enfants, mais son absence de connectivité avec les écosystèmes domotiques limitait ses usages.
Vindstyrka : une version connectée et améliorée
Depuis un an, Ikea propose une nouvelle version plus aboutie, le Vindstyrka. Cet appareil connecté permet de surveiller la qualité de l’air dans votre maison. Il mesure :
Les particules fines (PM2,5),
La température,
L’humidité,
Les composés organiques volatils (COV).
Le Vindstyrka peut être connecté à l’application IKEA Home pour suivre ces données sur votre smartphone ou tablette.
Intégration parfaite avec HomeKit
Plus intéressant encore, le Vindstyrka s’intègre parfaitement avec l’application Maison d’Apple sur Mac, iOS/iPadOS, et peut être interrogé via Siri : « Dis Siri, quelle est la qualité de l’air dans la chambre ? »
Dans l’application Maison, la qualité de l’air, la température et le taux d’humidité apparaissent directement en haut de la fenêtre de la pièce concernée. En cliquant sur ces données, vous accédez aux détails du capteur.
Le support dans Raccourcis est aussi parfait, car il offre une intégration fluide qui permet aux utilisateurs de créer des automatisations personnalisées.
Pourquoi choisir le Vindstyrka ?
Voici pourquoi ce capteur d’air se distingue :
Prix imbattable : Proposé à 29,99 euros, il coûte deux à trois fois moins cher que des produits similaires.
Fonctionnalité unique : Il est équipé d’un écran LED rétro-éclairé. Vous n’avez pas besoin de sortir votre iPhone : appuyez simplement sur le bouton au-dessus de l’appareil pour afficher instantanément les informations sur l’écran.
Précision des mesures :
PM2,5 : Ces particules fines, inférieures à 2,5 micromètres, peuvent avoir un impact sur la santé (asthme, allergies, maladies respiratoires).
COV : Les composés organiques volatils, présents dans certains produits de consommation, peuvent provoquer des problèmes de santé tels que fatigue, maux de tête et nausées.
Un outil pour une maison plus saine
Le Vindstyrka est un outil précieux pour améliorer la qualité de l’atmosphère dans votre maison. En surveillant les polluants, il vous permet d’identifier les sources de pollution et de prendre des mesures, comme ouvrir les fenêtres ou utiliser un purificateur d’air. De plus, son intégration avec l’application Raccourcis ouvre des possibilités d’automatisation : par exemple, créer un raccourci qui vous informe de la qualité de l’air.
Et Homey Alors ?
Sachant qu’il s’agit d’un produit Zigbee, il s’intégrèrent sans aucun souci dans la plateforme de domotique hollandaise, offrant ainsi une interconnectivité fluide et efficace avec d’autres appareils compatibles.
L’application IKEA sur le store d’Homey apporte la compatibilité complète de l’appareil, permettant aux utilisateurs de personnaliser leurs paramètres et de créer des scénarios automatisés pour améliorer leur expérience domestique.
Grâce à cette intégration, les utilisateurs peuvent non seulement contrôler les appareils de manière intuitive, mais aussi l’utiliser dans les Flows ou Advanced Flows.
Le Vindstyrka est un produit domotique abordable et performant qui fonctionne aussi bien avec ou sans une plateforme domotique. Il contribue à améliorer la santé de vos proches en surveillant la qualité de l’air intérieur.
Pour l’acquérir, j’ai dû m’inscrire sur le site d’Ikea afin d’être alerté de sa disponibilité. C’est dire l’engouement qu’il suscite !
Un élément essentiel de la domotique HomeKit est le concentrateur, appelé en anglais le Hub. Pourquoi est-il si important ? Un concentrateur est indispensable pour contrôler vos accessoires HomeKit à distance, c’est-à-dire lorsque vous êtes hors de votre domicile.
Lorsque vous installez une ampoule ou un capteur d’humidité compatibles HomeKit, vous pouvez les contrôler depuis votre canapé, mais sans concentrateur, vous ne pouvez pas y accéder à distance.
Le concentrateur HomeKit résout ce problème en relayant les informations de vos accessoires vers les serveurs HomeKit, vous permettant ainsi de les piloter depuis votre smartphone où que vous soyez.
Avec un concentrateur HomeKit et Siri activé sur votre iPhone ou dans votre voiture avec CarPlay, dites simplement « Siri, allume la lumière du salon » ou « Siri, quelle est la température dans la chambre ? ». Les commandes transiteront par le concentrateur situé à votre domicile, et la lumière s’allumera ou Siri vous donnera la température de sa douce voix.
Il en va de même pour les commandes lancées depuis l’application Maison. Sans un concentrateur HomeKit, elles n’atteindront pas vos accessoires. De même, si des alertes sont émises par un capteur d’ouverture de fenêtre, vous ne les recevrez pas sans concentrateur.
Ai-je besoin d’un concentrateur pour utiliser la domotique HomeKit ?
Non, si vous limitez le pilotage de vos accessoires à votre domicile, un concentrateur n’est pas nécessaire. L’application Maison sur iPhone, iPad ou macOS peut orchestrer tous les accessoires HomeKit en local. Le concentrateur n’a d’intérêt que pour le pilotage à distance de votre domotique HomeKit.
Il n’est peut-être pas courant d’avoir besoin d’allumer une ampoule à distance. Cependant, recevoir une alerte lorsqu’une porte est laissée ouverte présente un intérêt certain. Tout dépend de l’étendue des appareils déployés dans votre domicile.
Sont-ils uniquement destinés au confort (comme les lumières commandées) ou ont-ils un objectif sécuritaire : détecteurs d’eau, de fumée ou capteurs d’ouverture de portes ? À vous de décider si HomeKit est la solution la mieux adaptée à ces accessoires. Le confort d’utilisation à distance est un complément non négligeable.
Qu’est-ce qu’un concentrateur HomeKit ?
Le concentrateur HomeKit agit comme un relais entre vos accessoires et iCloud (le cloud d’Apple). Votre iPhone se connecte à iCloud pour envoyer des commandes aux accessoires, et iCloud se charge de les transmettre au concentrateur. Voyez le concentrateur HomeKit comme un « portier » entre la domotique de votre domicile et les serveurs d’Apple.
Sans ce « portier », votre domotique HomeKit reste limitée à votre réseau Wi-Fi domestique. Grâce à la combinaison d’un concentrateur, de votre identifiant Apple ID et d’un accès à iCloud, vous pouvez piloter votre maison depuis n’importe où dans le monde. Et ceci en toute sécurité, un aspect essentiel de HomeKit.
Quels sont les appareils qui agissent comme concentrateur ?
Pour garantir ce rôle, Apple a sélectionné quelques produits répondant à des spécifications précises. Un concentrateur doit être alimenté en continu ; un appareil éteint ne peut ni envoyer ni recevoir de commandes. De plus, il doit être connecté au réseau, en filaire ou par Wi-Fi, pour communiquer avec l’extérieur.
La liste des concentrateurs est limitée à trois types d’appareils (septembre 2022) :
• HomePod (retiré de la vente)
• HomePod mini
• Apple TV 4K (3ᵉ génération et suivantes)
À propos des iPads
En laissant votre iPad sous iPadOS 15, celui-ci peut devenir un concentrateur. Cependant, cette solution n’est pas fiable, ce qui explique la disparition progressive de cette fonction sur les tablettes d’Apple.
En effet, l’iPad, à moins d’être constamment raccordé à une alimentation, peut s’éteindre faute de batterie. De plus, sa mobilité le rend plus susceptible de perdre la connexion avec les accessoires. Si l’iPad et le capteur ou la lampe ne sont pas à proximité ou dans la même pièce, le concentrateur peut perdre la communication. Préférez un HomePod mini (109 euros) ; c’est une solution fiable qui offre également une enceinte de qualité.
Avec iPadOS 16, la possibilité d’activer le mode concentrateur est encore offerte, mais ce sera probablement la dernière version à proposer cette option. Sachez enfin que cet iPad utilisé comme concentrateur n’est pas compatible avec Matter, la nouvelle technologie d’interopérabilité entre accessoires.
Configurer les appareils Apple en tant que concentrateur
Sachant que l’iPad n’est plus considéré comme un concentrateur fiable, vous n’avez plus de configuration particulière à réaliser : le HomePod, le HomePod mini et l’Apple TV sont automatiquement configurés en tant que concentrateur.
Il est néanmoins nécessaire de vous assurer que votre identifiant Apple est associé dans l’application Maison à vos appareils, comme l’Apple TV.
Quelles sont les limites des concentrateurs ?
La connexion entre un HomePod, un HomePod mini ou une Apple TV et un accessoire se fait via Bluetooth ou Wi-Fi. Prenons un exemple : les ampoules Philips Hue sont associées à un boîtier (un pont dans le lexique Apple).
Ce boîtier est connecté en Wi-Fi à votre réseau domestique. Dans ce cas, il suffit que l’ampoule ne soit pas trop éloignée du pont Hue pour que l’ensemble fonctionne. HomeKit se charge de communiquer en Wi-Fi avec le pont. L’éloignement entre le matériel Hue et le concentrateur n’est pas un problème.
Cependant, lorsque l’accessoire HomeKit communique en Bluetooth avec le concentrateur, la distance devient un souci. Au-delà de 10 mètres entre les deux appareils, il est probable que le concentrateur ne puisse pas envoyer de commandes à l’accessoire.
L’emplacement d’un HomePod est donc stratégique ; il doit être à proximité des accessoires, ou vous pouvez opter pour une Apple TV placée de manière judicieuse. Ce problème est désormais résolu grâce à une nouvelle norme : Thread. Mais c’est une autre histoire que je vous expliquerai prochainement.
Gardez à l’esprit que la distance entre le concentrateur et les accessoires est fondamentale lorsqu’ils communiquent en Bluetooth.
Quelques différences entre les concentrateurs
Voici les caractéristiques des différents concentrateurs :
Apple TV HD :
Wi‑Fi 802.11ac avec MIMO
Ethernet 10/100BASE-T
Bluetooth 4.0
Apple TV 4K :
Wi‑Fi 6 802.11ax avec MIMO
Ethernet Gigabit 10/100/1000BASE-T
Bluetooth 5.0
Thread
HomePod :
Wi‑Fi 802.11ac avec MIMO
Bluetooth 5.0
HomePod mini :
Wi‑Fi 802.11n
Bluetooth 5.0
Thread
Puce Ultra Wideband (UWB) pour détecter les appareils à proximité
Si vous devez vous équiper, nous vous déconseillons l’Apple TV HD et le HomePod (classique). Ces deux produits peuvent assumer le rôle de concentrateur, mais l’absence de compatibilité avec Thread, une technologie particulièrement intéressante, les rendra rapidement obsolètes en matière de domotique.
Le choix idéal se fera entre l’Apple TV 4K et le HomePod mini, en fonction de vos besoins.
L’intérêt de plusieurs concentrateurs
Un concentrateur communique en Bluetooth et en Wi-Fi. La portée du Wi-Fi est de plus de 100 mètres, contrairement à celle du Bluetooth qui est d’environ 10 mètres. Dans un grand domicile, il est donc judicieux de disposer de concentrateurs à plusieurs endroits.
En déployant plusieurs concentrateurs, un seul sera élu pour la communication avec les serveurs d’Apple. En optant pour une Apple TV et un ou deux HomePod mini dans votre maison, vous serez en mesure de piloter votre habitation à distance, quel que soit l’emplacement de l’accessoire.
La problématique de la portée du Bluetooth est en cours de résolution avec la norme Thread. Malheureusement, cette technologie n’est pas rétrocompatible, et son adoption reste limitée à quelques marques comme Eve Home (ex-Elgato).
Il y a des concentrateurs et des ponts : ils sont différents
Le vocabulaire HomeKit est précis. Les concentrateurs sont obligatoirement des matériels Apple, tandis que les ponts sont produits par d’autres fabricants. Le plus connu est le pont Hue, indispensable pour piloter les ampoules Philips Hue.
Les ampoules Hue communiquent entre elles grâce à un réseau maillé nommé Zigbee. Le pont Hue sert à communiquer avec l’écosystème HomeKit d’Apple. Vous trouverez la même solution en optant pour la domotique IKEA, Xiaomi ou Aqara. Zigbee est très répandu mais parfois incompatible entre fabricants, ce qui est un comble. Vous pouvez vous retrouver avec plusieurs ponts au sein de votre domicile, ce qui n’est pas idéal.
L’avenir est porteur d’espoir avec l’arrivée de Matter et le support de cette solution par Apple, Google et Microsoft. Elle offre une interopérabilité accrue et un nombre plus important d’accessoires de domotique pour Apple et HomeKit.
En résumé, le concentrateur est un élément clé pour exploiter pleinement le potentiel de la domotique HomeKit, surtout si vous souhaitez contrôler vos appareils à distance. Le choix du concentrateur dépendra de vos besoins et de la configuration de votre domicile, mais opter pour des appareils compatibles avec les dernières technologies comme Thread vous assurera une installation pérenne et évolutive.
AirPlay est un protocole extraordinaire qui n’a pas d’égal sur les autres systèmes d’exploitation. Ne cherchez pas, il n’y a rien d’équivalent sur Windows, Linux ou Android. L’idée derrière AirPlay est d’envoyer une source audio comme de la musique depuis un émetteur vers un récepteur et ceci de la façon qui sera la plus stable possible et en continu. Car le secret d’AirPlay est là, la qualité de la transmission est sans égale. Notez qu’il est possible d’envoyer de la vidéo grâce à cette même technologie, mais nous ne l’aborderons pas dans ces lignes.
AirPlay a donc besoin d’un appareil qui émettra le son et un autre en récepteur qui lui, diffusera le son sur des enceintes. Pour ce qui est des émetteurs, nous trouvons bien sûr tous les appareils Apple : Mac, iPad, iPhone, Apple TV, mais aussi Android s’ils sont équipés d’Apple Music ou d’iTunes pour les PC sous Windows.
Du côté des récepteurs, Apple propose bien sûr ses enceintes HomePods, mais ce n’est pas tout, votre Mac est depuis la dernière version de macOS un très bon récepteur. Vous pouvez donc envoyer de la musique depuis un iPhone vers votre ordinateur préféré. Encore faut-il que celui-ci soit équipé d’enceintes de qualité comme les MacBook ou iMac.
Activer le récepteur AirPlay sur macOS :
L’expérience est bluffante, lancez une lecture sur un iPad, envoyez la musique sur le Mac et profitez ainsi des enceintes connectées à votre ordinateur. Ouvrez le panneau de préférence : Partages et activez l’option : Récepteur AirPlay (ap-03). Votre Mac apparaitra dans les menus partagés AirPlay de vos appareils.
De nombreux fabricants adoptent AirPlay :
Le monde des récepteurs AirPlay ne se limite pas aux enceintes Apple. La plupart des fabricants ont tous à leur catalogue une enceinte connectée (avec réseau filaire ou wifi) compatible AirPlay, quand ce ne sont pas des barres de son comme tous les modèles de SONOS. Parmi les fabricants récalcitrants, nous avons Sony et Google, les deux tentent de promouvoir leurs technologies.
Afin de remplacer ma chaîne Hi-Fi défectueuse, j’ai fait l’acquisition d’une mini-chaîne de la marque DENON. Je l’ai sélectionnée pour sa compatibilité AirPlay, ce qui me laisse le loisir d’envoyer sur mes enceintes du salon n’importe quelle musique en provenance de mes appareils Apple. En complément des enceintes connectées et des chaînes Hi-fi, nous trouvons depuis quelques mois des téléviseurs compatibles AirPlay ou certaines Box comme celle de Free.
Si votre matériel est ancien, mais toujours opérationnel, ne le remplacez pas. Belkin propose un adaptateur, le SoundForm à 90 euros. Il fait office de récepteur et apporte à n’importe quelle enceinte ou chaîne Hi-fi la compatibilité AirPlay. La présence d’une entrée jack est nécessaire. . Les anciennes versions d’Apple TV sont souvent utilisées pour relayer AirPlay. Ce boitier offrent une prise fibre optique SPDIF que l’on retrouve sur des chaînes Hi-Fi ou barre de son.
SONOS est plus élitiste tout en offrant une intégration avec l’univers Apple. On accéder à toute une game depuis 179 euros
Mais le best-off du moment est sans nul doute l’enceinte Apple HomePod mini à 99 euros. Certes la taille limite la puissance du son mais la qualité est au rendez-vous et vous pourrez goûter aux automatisations avec Siri et en 6 couleurs.
AirPlay la qualité CD ou plus ?
l’AirPlay permet de s’affranchir des limitations en termes de bande passante imposée par la technologie Bluetooth et peut ainsi diffuser de la musique en qualité CD (16 bits / 48 kHz) sans détérioration. Sur les enceintes Apple on peut espérer aussi un son en Dolby Audio.
Depuis Juin 2021, les appareils Apple avec un compte Apple Music sont à même d’envoyer en version « Loseless » sur les HomePod. Vous devez simplement activer l’option dans Apple Music sur vos appareils, iPhone, iPad et Mac (ap-03). Les codecs FLAC et ALAC sont supportés par AirPlay 2, il semble donc qu’un morceau encodé dans ce format devrait être diffusé en HD, mais je n’ai pas pu trouver de confirmation sur le site d’Apple.
AirPlay ou AirPlay 2 quelles différences ?
AirPlay 2 ajoute la possibilité de diffuser de la musique en continu sur plusieurs appareils audio et ceci en même temps. La force d’AirPlay 2 réside dans la synchronisation de la lecture sur plusieurs appareils sans qu’il y ait de la latence.
Vous pouvez l’utiliser pour lancer une chanson sur votre iPhone et l’écouter dans plusieurs pièces de la maison simultanément, ou choisir le haut-parleur AirPlay sur lequel vous souhaitez écouter en streaming.
AirPlay 2 permet aussi de coupler deux enceintes pour créer une paire stéréo, ce qui n’est pas possible avec des enceintes compatibles uniquement avec AirPlay de première génération. On note aussi au passage l’intégration des enceintes AirPlay 2 dans la domotique Apple.
Que faire lorsque le partage AirPlay ne fonctionne pas ?
Le principal problème est la connectivité réseau, c’est à dire Wi-Fi. Les deux appareils (émetteurs et récepteurs) doivent être sur le même réseau, c’est l’unique contrainte. Si l’enceinte n’apparait pas dans la liste AirPlay de votre Mac, vérifiez sa configuration réseau et surtout qu’elle soit bien alimentée.
La configuration réseau des enceintes ou des chaînes Hi-Fi nécessitent toujours l’utilisation de l’application fournie par le constructeur. Les enceintes Apple sont pilotables depuis l’application Maison. Point intéressant, ces Homepod continuent de fonctionner même lorsqu’ils ne sont pas sur le réseau du Mac ou de l’iPhone, une alerte vous informera du changement de réseau à effectuer. Je n’ai jamais rencontré sur une enceinte autre que celle d’Apple ce mode de fonctionnement. Le fait que les HomePod soient associés à HomeKit en explique probablement la raison.
Faut-il ajouter ces enceintes à HomeKit ?
Les enceintes Homepod d’Apple seront ajoutées automatiquement, ce ne sera pas le cas pour les autres appareils AirPlay 2. Ajoutez-les simplement en cliquant sur le symbole + dans Maison et ensuite optez pour ajouter un appareil.
L’enceinte apparaitra dans la liste des appareils compatibles HomeKit, sélectionnez ensuite la pièce dans laquelle elle se trouve. Ici une enceinte IKEA Symfonisk intégrée dans HomeKit.
Il y a quelques avantages à ajouter ces enceintes, cela vous permettra de les commander par Siri, mais aussi de les inclure dans les automatisations HomeKit ou celles qui sont créées avec Raccourcis.
Un cas d’usage est la possibilité d’envoyer une radio sur une enceinte à une heure précise, pour le réveil par exemple. Vous commanderez à Siri de stopper l’enceinte dans la cuisine, par la commande « Dis Siri, stop la musique dans la cuisine », le nom de l’enceinte sera facultatif.
Quand faut-il utiliser le partage AirPlay depuis l’application ou depuis macOS ?
Avez-vous noté que pour partager ou envoyer de la musique vers une enceinte AirPlay, deux possibilités vous sont offertes sur Mac. La première consiste à se rendre dans une application Apple : Musique ou Podcast et de sélectionner le menu partage AirPlay :
L’autre possibilité, est de partager la musique depuis macOS en particulier depuis le nouveau menu « Partage AirPlay Audio ». Lequel utiliser ?
Historiquement, le menu dans l’app Musique est plus complet, vous y retrouverez notamment les dernières écoutes sur vos enceintes, voir les musiques en cours de diffusion. Grâce à ce menu vous pourrez diffuser le son dans plusieurs pièces en même temps, en choisissant plusieurs enceintes .
Ce menu permet donc de piloter à distance les enceintes AirPlay. Vous pouvez ainsi récupérer l’audio d’une enceinte et l’envoyer sur une autre, ou encore mettre en pause la diffusion dans une pièce.
Il présente un inconvénient, le volume audio du morceau est géré par l’application et non plus macOS. Pour augmenter le volume, utilisez le curseur en haut de la fenêtre (sauf pour les casques AirPods ou le clavier permettra de jouer sur le volume). Notez que l’audio sera amplifiée très finement pour atteindre des sommets.
L’alternative qui consiste à passer par macOS est moins riche quand il s’agit des options ou fonctionnalités proposées par AirPlay, inversement on y trouve des réglages plus fins pour la gestion des casques Bluetooth ou filaire. Et contrairement au partage dans l’application, employer plusieurs appareils n’est pas possible.
J’ai tendance à utiliser le partage depuis l’application, le son émis n’est pas parasité par les bruits ou alertes de macOS. Et cela garantie une qualité en particulier de la stabilité du signal de bout en bout.